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jeudi 12 août 2010

Une Cabane dans l’arbre.

Fiche technique en version PDF



En chacun de nous sommeil un robin des bois.

Pourquoi l’enfant rêve t-il de cabane ? Pourquoi l’adulte que je suis rêve encore de construire une cabane dans un arbre ?


Je n’ai ni arbre, ni jardin. Mais un jour je propose à des amis et à leurs enfants de construire une cabane dans un arbre dans leur jardin. Paul et Lucie ont alors 6 et 8ans. Une brève reconnaissance des alentours nous fait préférer un tilleul feuillu plutôt qu’un conifère.

L’avantage du feuillu est qu’on profite mieux des rayons de soleil en hiver lorsque les feuilles sont tombées. En été, au contraire, nous sommes mieux abrités de la chaleur sous son feuillage. C’est un tilleul qui a été l’heureux élu pour recevoir cet habitat flottant dans les airs.

J’ai tout d’abord réalisé un croquis pour partager le projet avec les enfants et les parents. Tous ont été enthousiaste, mais la maman qui à soulevé le problème de la sécurité des enfants en l’air, puis le papa qui a soulevé le problème de la législation et du voisinage. A la maman j’ai rétorqué qu’à tout moment elle contrôlerait les travaux, sur le dessin j’ai donc gommé l’échelle qui y figurait permettant d’accéder au toit de la cabane. Et dans la réalité point n’est besoin d’échelle pour voir les enfants escalader comme des singes. Mais plus tard lorsque le toit fut terminé j’ai conclu un pacte avec Paul et Lucie : balayer les feuilles à l’automne qui tombent sur le toit car sans balayage les feuilles font barrages et la pluie risque de s’insinuer entre le toit et la branche qui la traverse.

Concernant la législation. Nous savons qu’il n’est pas besoin de permis de construire pour des cabanes inférieures à 20m2, mais doit faire néanmoins l’objet d’une déclaration et ne doit être à une distance supérieur a 3m des voisins. Par prudence on peut appliquer cette règle pour une cabane dans un arbre, mais cela implique que la construction ne touche pas le sol. Dans notre contexte j’avais prévu un pilier de soutien afin d’alléger le poids de la cabane sur l’arbre. Ce qui sous entendais une bonne entente avec les voisins pour qu’il n’y ai aucune plainte. Ce pilier pouvant être perçu à juste titre comme une construction. pourtant à un moment une cabane doit être reliée au sol ne serais-ce que par une échelle et il n’existe pas de détails sur la législation.

Comment construire ?

Ce genre de construction est tout à fait réalisable par des amateurs. Chacun conçoit son œuvre en fonction des ses possibilités. L’envie de faire avant toute chose. L’envie de s’élever. Un peu de méthode, beaucoup de réflexion, un peu de bricolage. Les travaux se sont écoulés sur 9 mois, le temps d’une gestation d’un mammifère. J’ai calculé environ 30 journées de travail effectives dans des positions de primate arboricole. Remercions les RTT.

Le principe est de faire avec ce que l’on possède et de s’adapter à l’arbre. Car il s’agit de ne pas blesser cette être vivant qui continuera sa croissance après la construction.

J’ai commencé par couper les branches mortes. Et une seule branche vivante qui m’arrangeait bien afin d’établir un espace de construction dans les 3 dimensions sans trop d’entraves (les branches).



L’ossature aérienne.

Un pilier en pin, coté ouest sert à soulager le poids de La cabane sur lequel repose la première poutre. La 2eme poutre maîtresses repose sur le tronc du tilleul. Les deux poutres sont reliées par 7 chevrons de 5 par 8 cm espacés d’environ 50cm. .Toutes les parties bois sont chevillées et collées entre elles. La particularité de ce modèle est que la structure repose sur 3 points.

  1. La première poutre repose sur une partie sur un moignon de branche (celle qui a été coupé volontairement) 40% du poids.

  2. 10% du poids repose sur une fourche de branches en hauteur par l’intermédiaire d’une élingue à une la même poutre.

  3. La deuxième poutre repose donc entièrement sur un pilier et par conséquent les 50% restant du poids de la structure aussi.

La toiture

Une fois l’ossature terminée j’ai attaqué la toiture, 5 chevrons soutiennent les rangées de planche d’une épaisseur de 2cm qui accueille un bardeau bitumeux. Le toit est plutôt léger et donc fragile et il est déconseillé au poids d’un adulte ou alors il faut s’appuyer sur les chevrons plutôt que entre eux.

Le plancher

Après le toit, la cabane est désormais abritée des intempéries et j’ai posé le plancher. Il se si situe à 2m20 du sol. Le plancher est réalisé avec des planches de 2,5cm d’épaisseur. Il est vissé sur les chevrons, parfois chevillé. J’ai laissé un trou de 40 cm sur 40 entre deux chevrons pour la futur trappe d’entrée. La totalité de la surface intérieure est de 6m2 plus 5m2 de terrasse orientée Est et sud..

2 entrés possibles

une échelle en bois mène à la trappe d’entrée qui donne directement dans la pièce de la cabane.

La deuxième entrée se fait par une corde (l’ascenseur de tarzan) qui part du sol et donne sur la terrasse Est. C’est d’ailleurs devenu la plus ludique entrée pour les gamins qui sont devenue de bons grimpeurs.

Enfin la terrasse et la pièce à vivre sont reliées par une porte coulissante classique coté sud.

Il existe 3 fenêtres dont 2 coulissantes avec cadre en bois, vitre en plexi. Plastique récupéré pour 10€ le lot. Coté Est le long du tronc j’ai opté pour une cloison vitrée qui permet de voir le tronc depuis l’intérieur.

Cloisons

Pour les cloisons j’ai opté pour du lambris qui est clouée sur l’ossature par l’extérieur. Un peu trop fragile J’ai du renforcé un an après certaines zones avec de vraies planches.

Tous les intérieurs sont traités avec du sel de bore , les extérieurs avec une lazure type bondex.



Aspect général.

La construction ressemble au départ a un bateau puis très vite une maisonnette flottant en l’air, surtout en hiver lorsque l’arbre a perdu ces feuilles.

Par vent fort les branches bougent et diffuse en douceur leur mouvement à la construction qui vacille très légèrement avec des grincements typiques des bateaux en bois dans les vagues. La flexibilité des matériaux joue le rôle d’amortisseur. C’est au niveau de la jointure d’une branche qui traverse le toit qu’il y a friction par vent fort et risque d’infiltration par gros orage. L’espace de toiture laissé à la croissance des branches risque de disparaître et faire mal travailler la toiture, il importe de surveillé cela chaque année et effectué des modifications et réparation. C’est ce que j’appelle le service après vente, contrat amicale passé avec les enfants. Car c’est aussi a eux d’être attentif et de m’avertir des anomalies au cours du vieillissement de notre œuvre.

Afin de rendre le lieu plus attrayant en hiver j’y ai installé un petit poêle a bois en acier fin. Car il est bien connu que dans l’évolution de l’homme il est descendu de l’arbre et ensuite a appris à maîtriser le feu.

Outils

Perceuse, scie sauteuse, tronçonneuse, double mètre, crayon gris, équerre, marteau, tournevis,

Colle, bois, cheville de 8 ou 10.


Guillaume (30)

guilaumus@hotmail.fr