Écologie, solidarité, autonomie, simplicité, rencontres, entraide, autoformation, chantiers participatifs

jeudi 9 décembre 2010

Peinture suédoise traditionnelle

À la fois écologique et économique, cette peinture à l’huile de lin suédoise est utilisée en Scandinavie depuis plus de 300 ans pour peinturer le bardage, les boiseries, fenêtres et portes extérieures en bois. Nécessitant peu de produits, la confection de cette peinture est rapidement réalisable et très facile d’utilisation.
Voici la recette pour couvrir approximativement 400 pieds carrés

Ingrédients :
8 litres d’eau
650 g de farine de blé ou de seigle
2.5 kg de terre colorante naturelle
250 g de sulfate de fer
1 litre d’huile de lin doublement bouillie
100 ml de savon noir ou savon à vaisselle sans couleur
Préparation :
Porter 7 litres d’eau à ébullition.
Diluer la farine dans 1 litre d’eau et mélanger.
Laisser cuire en mélangeant pendant 15 minutes.
Ajouter ensuite le pigment et le sulfate de fer.
Faire cuire en continuant de mélanger pendant 15 autres minutes.
Ajouter l’huile de lin doublement bouillie.
Faire cuire en continuant de mélanger pendant 15 autres minutes.
Ajouter le savon liquide pour favoriser l’émulsion de l’huile de lin.
Laisser refroidir, la peinture est prête à l’application.
Diluer avec un peu d’eau si la peinture est trop épaisse.
Application :
Ne pas appliquer au soleil ou sur un bois trop humide. La température minimale doit être de +5°C. Utiliser un pinceau pour l’application des deux couches nécessaires à une bonne protection. La peinture sèche en 1 heure, attendre 24 heures entre les applications. Très durable cette peinture a une durée de vie de 8 à 10 ans. Après cette période, brosser le bois et appliquer à nouveau deux autres couches de peinture .

jeudi 12 août 2010

Une Cabane dans l’arbre.

Fiche technique en version PDF



En chacun de nous sommeil un robin des bois.

Pourquoi l’enfant rêve t-il de cabane ? Pourquoi l’adulte que je suis rêve encore de construire une cabane dans un arbre ?


Je n’ai ni arbre, ni jardin. Mais un jour je propose à des amis et à leurs enfants de construire une cabane dans un arbre dans leur jardin. Paul et Lucie ont alors 6 et 8ans. Une brève reconnaissance des alentours nous fait préférer un tilleul feuillu plutôt qu’un conifère.

L’avantage du feuillu est qu’on profite mieux des rayons de soleil en hiver lorsque les feuilles sont tombées. En été, au contraire, nous sommes mieux abrités de la chaleur sous son feuillage. C’est un tilleul qui a été l’heureux élu pour recevoir cet habitat flottant dans les airs.

J’ai tout d’abord réalisé un croquis pour partager le projet avec les enfants et les parents. Tous ont été enthousiaste, mais la maman qui à soulevé le problème de la sécurité des enfants en l’air, puis le papa qui a soulevé le problème de la législation et du voisinage. A la maman j’ai rétorqué qu’à tout moment elle contrôlerait les travaux, sur le dessin j’ai donc gommé l’échelle qui y figurait permettant d’accéder au toit de la cabane. Et dans la réalité point n’est besoin d’échelle pour voir les enfants escalader comme des singes. Mais plus tard lorsque le toit fut terminé j’ai conclu un pacte avec Paul et Lucie : balayer les feuilles à l’automne qui tombent sur le toit car sans balayage les feuilles font barrages et la pluie risque de s’insinuer entre le toit et la branche qui la traverse.

Concernant la législation. Nous savons qu’il n’est pas besoin de permis de construire pour des cabanes inférieures à 20m2, mais doit faire néanmoins l’objet d’une déclaration et ne doit être à une distance supérieur a 3m des voisins. Par prudence on peut appliquer cette règle pour une cabane dans un arbre, mais cela implique que la construction ne touche pas le sol. Dans notre contexte j’avais prévu un pilier de soutien afin d’alléger le poids de la cabane sur l’arbre. Ce qui sous entendais une bonne entente avec les voisins pour qu’il n’y ai aucune plainte. Ce pilier pouvant être perçu à juste titre comme une construction. pourtant à un moment une cabane doit être reliée au sol ne serais-ce que par une échelle et il n’existe pas de détails sur la législation.

Comment construire ?

Ce genre de construction est tout à fait réalisable par des amateurs. Chacun conçoit son œuvre en fonction des ses possibilités. L’envie de faire avant toute chose. L’envie de s’élever. Un peu de méthode, beaucoup de réflexion, un peu de bricolage. Les travaux se sont écoulés sur 9 mois, le temps d’une gestation d’un mammifère. J’ai calculé environ 30 journées de travail effectives dans des positions de primate arboricole. Remercions les RTT.

Le principe est de faire avec ce que l’on possède et de s’adapter à l’arbre. Car il s’agit de ne pas blesser cette être vivant qui continuera sa croissance après la construction.

J’ai commencé par couper les branches mortes. Et une seule branche vivante qui m’arrangeait bien afin d’établir un espace de construction dans les 3 dimensions sans trop d’entraves (les branches).



L’ossature aérienne.

Un pilier en pin, coté ouest sert à soulager le poids de La cabane sur lequel repose la première poutre. La 2eme poutre maîtresses repose sur le tronc du tilleul. Les deux poutres sont reliées par 7 chevrons de 5 par 8 cm espacés d’environ 50cm. .Toutes les parties bois sont chevillées et collées entre elles. La particularité de ce modèle est que la structure repose sur 3 points.

  1. La première poutre repose sur une partie sur un moignon de branche (celle qui a été coupé volontairement) 40% du poids.

  2. 10% du poids repose sur une fourche de branches en hauteur par l’intermédiaire d’une élingue à une la même poutre.

  3. La deuxième poutre repose donc entièrement sur un pilier et par conséquent les 50% restant du poids de la structure aussi.

La toiture

Une fois l’ossature terminée j’ai attaqué la toiture, 5 chevrons soutiennent les rangées de planche d’une épaisseur de 2cm qui accueille un bardeau bitumeux. Le toit est plutôt léger et donc fragile et il est déconseillé au poids d’un adulte ou alors il faut s’appuyer sur les chevrons plutôt que entre eux.

Le plancher

Après le toit, la cabane est désormais abritée des intempéries et j’ai posé le plancher. Il se si situe à 2m20 du sol. Le plancher est réalisé avec des planches de 2,5cm d’épaisseur. Il est vissé sur les chevrons, parfois chevillé. J’ai laissé un trou de 40 cm sur 40 entre deux chevrons pour la futur trappe d’entrée. La totalité de la surface intérieure est de 6m2 plus 5m2 de terrasse orientée Est et sud..

2 entrés possibles

une échelle en bois mène à la trappe d’entrée qui donne directement dans la pièce de la cabane.

La deuxième entrée se fait par une corde (l’ascenseur de tarzan) qui part du sol et donne sur la terrasse Est. C’est d’ailleurs devenu la plus ludique entrée pour les gamins qui sont devenue de bons grimpeurs.

Enfin la terrasse et la pièce à vivre sont reliées par une porte coulissante classique coté sud.

Il existe 3 fenêtres dont 2 coulissantes avec cadre en bois, vitre en plexi. Plastique récupéré pour 10€ le lot. Coté Est le long du tronc j’ai opté pour une cloison vitrée qui permet de voir le tronc depuis l’intérieur.

Cloisons

Pour les cloisons j’ai opté pour du lambris qui est clouée sur l’ossature par l’extérieur. Un peu trop fragile J’ai du renforcé un an après certaines zones avec de vraies planches.

Tous les intérieurs sont traités avec du sel de bore , les extérieurs avec une lazure type bondex.



Aspect général.

La construction ressemble au départ a un bateau puis très vite une maisonnette flottant en l’air, surtout en hiver lorsque l’arbre a perdu ces feuilles.

Par vent fort les branches bougent et diffuse en douceur leur mouvement à la construction qui vacille très légèrement avec des grincements typiques des bateaux en bois dans les vagues. La flexibilité des matériaux joue le rôle d’amortisseur. C’est au niveau de la jointure d’une branche qui traverse le toit qu’il y a friction par vent fort et risque d’infiltration par gros orage. L’espace de toiture laissé à la croissance des branches risque de disparaître et faire mal travailler la toiture, il importe de surveillé cela chaque année et effectué des modifications et réparation. C’est ce que j’appelle le service après vente, contrat amicale passé avec les enfants. Car c’est aussi a eux d’être attentif et de m’avertir des anomalies au cours du vieillissement de notre œuvre.

Afin de rendre le lieu plus attrayant en hiver j’y ai installé un petit poêle a bois en acier fin. Car il est bien connu que dans l’évolution de l’homme il est descendu de l’arbre et ensuite a appris à maîtriser le feu.

Outils

Perceuse, scie sauteuse, tronçonneuse, double mètre, crayon gris, équerre, marteau, tournevis,

Colle, bois, cheville de 8 ou 10.


Guillaume (30)

guilaumus@hotmail.fr


lundi 19 juillet 2010

Poële de masse

Cet article existe uniquement sous sa forme PDF:
Fiche technique en version PDF












David
d.boetard@gmail.com

mercredi 2 juin 2010

Plancher chauffant à l’étage avec dalle

Fiche technique en version PDF

En auto-éco-construction, seul, je suis parti sur un plancher à l’ancienne, que j’ai «décalotté» jusqu’aux vieux soliveaux:
Pour rattraper une différence de niveau importante 40 cms entre le point haut et le bas, mortier de chaux/liège sur quelques m² ; travailler ce mélange est un véritable plaisir : légèreté, maniabilité,rapidité... stupéfiant!

Ensuite, mortier de chaux /chanvre sur 80 m², en 5 à 10 cms d’épaisseur, pour l’isolation, phonique & acoustique, et pour «armer» la dalle.

Puis, après quelques dessins de boucles pour la circulation d’eau chaude en favorisant le départ de l’eau chaude contre murs extérieurs & fenêtres- 80m² en 4 ou 5 boucles, j’ai opté non pas pour du PER mais pour du polybutilène (gris): un peu plus cher, adapté pour le plancher refroidissant le cas échéant, mais surtout plus souple, et acceptant moins mal les mauvaises manips de «pliage»... qui marque le PER, avec donc perte de charges... J’avais peur, étant seul!
Aussi, je n’ai pas pris du standard 12/14 mms de dia-mètre, mais plutôt du 16/20mms.
Pour la fixation du tube, je voulais partir en fixant les tubes sur un treillis soudé... mais ferraille,
et risque de voir apparaître avec le temps, le spectre de la rouille remonter à la surface...
J’ai donc choisi de les fixer avec des cavaliers à clipser & à frapper (de fixation de goulottes d’électriciens). Impec, économique, rapide, sans problèmes!

Avant de recouler un mortier sur le tout, je me suis inspiré de la méthode des anciens lorsqu’ils coulaient leurs dalles: j’ai maculé mon sol, entre les tubes, de galets de 3 cms maxi de hauteur, histoire de redonner à cette dalle le maximum d’inertie qu’il lui faut pour un chauffage basse température par le sol.

Ensuite, re-mortier de chaux/sable/plâtre/peu d’chanvre, entre 3 et 10 cms suivant l’endroit.
Quant à la finition, ne voulant ni peinture, carrelage, moquette, lino ou plancher... je rêvais d’un mortier de chaux à l’ancienne, teintée dans la masse... mais mise en œuvre beaucoup trop délicate en étant seul, beaucoup trop long, avec passe & re-passe, serrage et humidification, ...pour un résultat pas évident... Quant aux dalles ciment, le retrait lors de la prise m’a poussé à autre chose, sachant que je voulais impérativement du perméable à la vapeur d’eau...

Sur un coup de tête, j’ai décidé de me faire l’enduit de finition en... plâtre à l’ancienne (mélange de plâtre gros et de plâtre paysan, plus un chouila de CL 90), teinté dans la masse, avec des formes cylindriques ... en 2 cms d’épaisseur. (lissage, bertholet, ponçage, ponçage, huilage en très gros... finalement pas mal de taf, mais beau résultat!)

L’industrie assassine ne m’a pas vu.
Sauf pour le poly-butilène & les cavaliers.

Voilà.

Arnaud (Alpes de Hte Provence),
arno04@no-log.org

mercredi 12 mai 2010

Blocs Coulés

Fiche technique en version PDF

BLOCS TERRE /COPEAUX-PAILLE /CIMENT– CHAUX

Matériel :
1 bétonnière 180 litres
2 pelles
1 truelle
2 sceau contenant 15 litres
1 brouette
moules en bois

Ingrédients:
Paille (brins courts), copeaux, chaux hydraulique, ciment, eau, terre tamisée à 1cm

Méthode:
Dans la bétonnière en fonction introduire dans l’ordre :
2 sceaux d’eau (remplis à 5 cm du bord)
6 pelles de chaux hydraulique ou (3 chaux + 3 ciment) ou 5( voir 4) ciment
4 pelles de terre
3 sceaux de copeaux
homogénéisation:
¼ sceau d ‘eau
4 pelles de terre
1 sceau de paille
1 sceau de copeaux
Séchage avant démoulage :
ciment = 2 jours
moitié ciment, moitié chaux = 3 jours
chaux = 5 jours -Très fragile-

Production:
13 blocs de 19X38X6cm
poids :chaux = 2.8 kg /chaux+ciment=3.0kg/ciment=3.5kg

Masses volumique:
chaux 646kg/m3, ciment 808 kg/m3
coefficient d’isolation estimé ?

Coût :
env 0.23 E/bloc


NOTE : avec ciment baisser à 5 voir 4 pelles.


BLOCS TERRE /PAILLE/CIMENT – CHAUX

Matériel :
1 bétonnière 180l
2 pelles
1 truelle
2 sceau contenant 15 litres
1 brouette
moules en bois

Ingrédients:
13 pelles de terre
3 pelles de ciment
4 sceaux de paille
Méthode

Production :
13 blocs 19X38X6cm
poids : 6.8 kg

Masse volumique : 1570 kg/m3



BLOCS COPEAUX/CIMENT/TERRE
ou CHAPE ISOLANTE

Ingrédients :
72 l de copeaux
24 l d’eau
20 kg de ciment
15 kg de terre tamisée à 5mm

Masse volumique : env 600 kg/m3
Une baisse des quantités voir une absence de terre dans ce mélange permettrait probablement d’atteindre 550 kg/m3 tout en gardant une résistance mécanique suffisante.

Résistance à la compression : estimée équivalente à celle d’un béton de liège ou de vermiculite (augmente avec la quantité de ciment).

Peut être utilisé en enduit isolant

Attention, le volume de mélange obtenu n’est pas égal au total des volumes des différents ingrédients.

Calcul du volume obtenu (voir annexe) :
Vciment = Poids ciment/1.2 (approximation idem pour V terre tamisée)
Vfinal = Vciment + V terre + (Vcopeaux X 0.53)

Coût :
• copeau, terre : gratuits
• ciment : 5 euros 35kg ou 29 litres
Ce qui donne 51.5euros/m3 soit env 50 euros/m3
En chape isolante de 10 cm d’épaisseur cela donne 5 euros/m2


La terre utilisée est argilo-limoneuse, ce qui est intéressant pour ce type de mélange est la présence d’argile dans la terre.




Annexe : calcul de la diminution de volume de copeaux lors du mélange.

Poids des agrégats :
20 kg de ciment + 15 kg de terre = 35 kg

Poids des copeaux :5kg

Volume des agrégats :
Masse volumique = 1.2kg/litre
V agrégats = 35/1.2 = 29 litres

Volume des copeaux :
70 litres

Total avant mélange agrégats + copeaux :
40kg pour 99 litres

La masse volumique réelle du mélange obtenu après séchage est :
600 kg/m3 soit 60 kg/100litres
Ou encore 100/60=1.667 litres/kg

Volume réel de mélange obtenu :
40kg X 1.667 = 66.7 litres

Parmi les ingrédients incorporés, certains peuvent être considérés comme incompressibles : la terre et le ciment, leur volume est considéré constant.
Par contre le volume de copeau à diminué, il est passé de 70 litres avant mélange à 66.7 – 29 = 37.7 litres après mélange.

Le coefficient de rétractation des copeaux est donc de : 37.7/70 = 0.54
On a donc :
Vfinal = Vciment + Vterre + (Vcopeaux X 0.54)

Dans ce calcul, le poids d’eau n’est pas pris en compte car il disparait au séchage et son volume est intégré aux approximations de volume.


Bruno (30): bruno.lorthiois@club-internet.fr

mardi 13 avril 2010

Béton armé par bambou

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L’intérêt de remplacer le fer par du bambou dans le béton est triple :
Économique : réduction du cout des matériaux par 2.
Écologique : la production du bambou est naturelle et renouvelable, l’énergie grise est très faible (ils sont produit à proximité – Anduze 40 km).
Santé : Suppression de la structure métallique (cage Faraday). Et puis c’est très léger, très facile à manipuler.


Au niveau résistance des matériaux, nous avons des résultats équivalents à ceux du fer dans le béton (voir littérature scientifique – par ex : Jonathan Bouchet - Université de Laval Québec).

Réalisation :
Fendre le bambou pour obtenir des lames de 1,5 à 2cm de large environ.
Assembler les lames pour réaliser un treillis de géométrie similaire à celui réalisé avec le fer à béton .
Recouvrir la structure d’une couche de lasure pour obtenir une barrière à l’humidité le temps de la prise du béton .
Mise en place de la structure et assemblage in situ des morceaux de treillis avec d’autres lames de bambou.
Coulage du béton avec vibration de celui-ci.


Olivier (30): olivier.pons30@orange.fr

jeudi 11 février 2010

Dalle de compression allégée

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Contexte et choix :

- Chauffage par le sol : hérisson de pierres + dalle de compression + isolant + tuyaux noyés dans une chape

(15 à 20 cm) (7 à 10 cm) (4 cm) (5 à 6 cm)

- Hérisson de pierres ventilé par un drain de type agricole qui serpente sur le sol et qui est recouvert par le hérisson. Ses 2 extrémités communiquent avec l’extérieur, assurant une entrée (côté vent dominant, chez nous le mistral au nord) et une sortie d’air. Pas de recouvrement par un film anti-remontée d’humidité utilisé conventionnellement avec cette technique de dalle sur hérisson de pierres.



- Dalle en béton fibré, contenant des fibres végétales. C’est à proprement parler du mortier, car il n’y a que du sable et pas de graviers. Ces fibres donnent un certain coefficient d’isolation au béton et améliorent sa perméabilité à la vapeur d’eau (éviter le plus possible la condensation et donc la stagnation d’humidité). Autre intérêt économique et écologique : elles donnent aussi du volume et permettent donc une moindre utilisation, à volume final égal, des autres ingrédients.

La présence de ciment, plutôt que la seule chaux, améliore la résistance mécanique du béton et réduit son coût (1 sac de ciment = 5 euros et 1 sac de chaux = 10 euros). Il permet d’avoir un béton plus solide, et cela plus rapidement, malgré la présence de copeaux de bois (ou de sciure). La chaux, quant à elle, améliore la perméabilité à la vapeur d’eau et stabilise les fibres végétales dans le temps. Il est courant de mettre en proportion plus de chaux que de ciment ou à la limite des proportions égales. J’ai choisi au contraire le dosage 1/4 chaux et 3/4 ciment.

A défaut d’avoir trouvé l’information sur une expérience similaire antérieure, le chantier a été reporté d’une semaine pour améliorer ma réflexion. En fin de compte, les expériences (blocs pour murs et mortier pour murs et cloisons *) les avis recueillis ne m’ont pas permis de faire un choix parfaitement sûr d’un point de vue technique. En revanche, tout cela a suscité une vraie réflexion et une décision assumée, avec sa part d’inconnu et d’aventure humaine. Il est vrai que la prise de risque n’est pas énorme puisqu’il s’agit d’une dalle flottante ne devant supporter qu’une charge limitée et répartie (cours de yoga et autres activités n’engageant en moyenne qu’une petite trentaine de personnes).

* voir ci-jointes les fiches techniques de Bruno Lorthiois – son site :

http://alter-eco30.com

et la discussion sur :

http://compaillons.naturalforum.net/technique-du-greb-f27/du-ciment-dans-la-paille-t...


Dalle d’environ 70 m² et 8 à 9 cm d’épaisseur : 6 m³ - armature en bambous et paille

- 5 m³ de sable
- 28 sacs de ciment (entre 2/3 et 3/4)
- 9,5 sacs de chaux hydraulique (entre 1/3 et 1/4)
- 2 m³ de copeaux (c’est le stock que j’avais)
- ¼ à 1/3 m³ de paille en vrac (j’en avais bien plus)
- 1 m³ d’eau (+ ce qu’il faut de vin, de bière, de thé et de jus de fruits)
- un bon millier de baguettes de bambous fendus de 40 cm environ

Matériels :

- 1 bétonnière électrique 350 l (1 sac)
- 3 brouettes
- 4 seaux, 4 pelles, 4 truelles et 2 taloches
- 1 règle alu de 2 m - 6 m de fer à béton de section 12 mm
- quelques morceaux de chevrons

Mise en œuvre :

1 - 1ére couche de 4 à 5 cm d’un béton assez ferme pour éviter qu’il ne tombe entre les cailloux du hérisson ventilé par un drain « agricole » ; le hérisson n’ayant pas été recouvert du film polyane conventionnel.

Par bétonnière, en seaux % du total sec

8 ¼ de sable 47%
1,5 de ciment (3/4) 9%
0,5 de chaux hydraulique (1/4) 3%
6 de copeaux 34%
1 ¼ de paille 7%
2 à 2 ½ d’eau -

2 - Sur cette 1ère couche, dispersion de lamelles de bambous entrecroisées (une vingtaine par m²)

3 – Pose des fers à béton parallèlement sur les plots de niveau coulés sur le hérisson tous les 1,5 m environ

2ème couche de 4 à 5 cm de béton plus coulant (ne pas exagérer sur l’eau, car un béton trop liquide c’est un béton dont la résistance mécanique sera moindre).

Cette couche est étalée et un peu tassée au râteau. Puis elle est tirée à la règle que l’on fait glisser sur les fers à béton, avec un mouvement alternatif de gauche à droite. On taloche pour réduire les défauts de planéité. Des morceaux de chevron encadrent la bande et empêchent le béton d’en déborder.

Dans ce béton, on a un peu réduit la quantité de paille qui gênait le lissage à la règle, car on utilisait de la paille en vrac non hachée. On a aussi augmenté la quantité de liants (+ 1/3 pour le ciment et + 50% pour la chaux).

Par bétonnière, en seaux % du total sec

8 de sable 45%
2 de ciment (2/3) 11%
1 de chaux NHL (1/3) 5,5%
6 de copeaux 33%

0,75 à 1 de paille 5,5%
3 à 3 ¼ d’eau -

Que deviendra cette dalle dans quelques temps voire quelques années ? Je n’en sais rien mais je ne suis pas inquiet. Dans l’immédiat, je vais la laisser durcir pendant un bon mois.



Maxime (30) : maximevasseur@free.fr